

Se replonger dans ses souvenirs d'enfance avec son écrivain familial
Accomplir un travail d’immersion dans les souvenirs avec son écrivain biographe
Mieux que l’hypnose ou la visualisation par la respiration, le client prend le temps se replonger dans un souvenir précis, un moment très particulier. On pourrait croire à une forme de psychanalyse. Même si celle-ci a déjà été effectuée, la démarche réalisée avec le biographe se révèle nettement plus agréable cette fois car nous ne sommes plus dans une contrainte de mieux-être, dans une démarche thérapeutique. L’objectif ne consiste pas à guérir mais à prendre du plaisir pour faire du bien aux autres. Il s’agit de se replonger dans son passé, de se revivre dans un temps révolu mais encore bien prégnant. Lorsque le décor apparait dans sa mémoire, l’interviewé commence par le décrire de la manière la plus précise possible. Pas de pression, il sait pouvoir revenir sur sa vision une autre fois avec son biographe, autant de fois qu’il le veut. Les textes sont écrits au fur et à mesure, le narrateur sait donc qu’il pourra s’y retrouver à tout moment, il ne sera jamais perdu. Et pour aider à faire travailler sa mémoire, il sera indiqué d’employer le présent de l’indicatif. Ce temps aide en effet le lecteur à entrer dans l’histoire, le récit anecdotique.

Reconstituer les puzzles de la mémoire et des souvenirs cachés
Lorsqu’on raconte des souvenirs, il manque parfois des dates, des personnages de la famille. Les actions retranscrites ne s’enchaînent pas de la manière dont elles se sont effectivement déroulées et cela perturbe l’interviewé qui peut se sentir frustrer. Il faut donc partir à la pêche aux pièces manquantes du puzzle. C’est un jeu auquel le biographe est habitué, il aide son narrateur et l’accompagne dans les tréfonds de ses souvenirs. Parfois il dresse des schémas et des frises chronologiques.L'envie de transmettre ses mémoires et sa culture à sa famille
Mener des travaux cognitifs en comparant des détails
Pour mieux faire comprendre aux jeunes notre mode de fonctionnement aujourd’hui, il s’agit de leur expliquer dans le détail l’environnement précis de l’enfance. Le moindre détail est important lorsqu’on raconte ses souvenirs d’enfance. L’idéal consiste à décrire le déroulement d’une journée type, heure par heure. C’est la meilleure façon de placer les jeunes lecteurs d’aujourd’hui dans une logique comparative.Les descriptions des évènements gagnent à être les plus précises possibles. « Il portait des lunettes, ce qui était très rare à l’époque. Un jour, un gamin lui a balancé un caillou alors qu’il sortait des toilettes. Pan ! En plein dans ses lunettes ! On a tous eu peur qu’elles soient cassées. L’instituteur n’était pas un tendre. En cas de bêtise, il nous attrapait à pleines mains par les joues et nous soulevait du sol. Il était encore plus mauvais avec nous quand il avait perdu aux cartes la veille : ça le mettait de mauvaise humeur et dans ce cas-là, on savait qu’on allait en prendre… ». Extrait du livre de Paul Venier, Votre Biographie Editions 2004.
Revisiter les personnages clé de la prime enfance
Les souvenirs d’enfance sont souvent marqués par l’évocation de personnages incontournables. Un père, un grand-père ou une grand-mère bien sûr. Mais il peut également s’agir d’un copain de classe, d’un frère ou d’un ami de la famille. Dans son ouvrage dédié à sa vie familiale, Bernard Lamoiseau raconte : « Pour aller à l’école, Fernand et moi portons notre tenue réglementaire : une culotte courte, une pèlerine et un tablier noir ; aux pieds, nous chaussons des croquenots, ces gros souliers que nous renforçons parfois en ajoutant des clous devant pour en améliorer la solidité. Ces résistantes chaussures nous permettent de shooter dans des boîtes de conserve ou dans des cailloux, ou encore dans les tibias des garçons avec qui je me bats ! »