Editer un livre à propos de l’inceste sur l’île de la Réunion

Résumé du livre

Sur l’île de la Réunion, l’inceste est beaucoup plus tabou qu’en métropole. Là-bas, c’est devenu un fléau. Isabelle Maillot est la première à parler de ce sujet. Sans détour, ni pathos, elle raconte les coutumes, les stratagèmes et les souffrances d’une société repliée sur elle-même, incapable de réagir. Son histoire croise celles d’innombrables jeunes réunionnaises qui vivent les mêmes difficultés. Isabelle a réappris à vivre, aujourd’hui elle rayonne.

Direct, franc et généreux, son récit autobiographique a été écrit en partenariat avec Edith Gignoux un écrivain de l’île (Sainte-Clotilde) qui connaît bien les us et coutumes locales. Ensemble, les deux femmes ont fait voler en éclats un tabou très puissant et bien préservé jusque-là au sein d’une société réunionnaise cloisonnée. Isabelle Maillot ne craint rien et sa plume ne tremble jamais pour déplacer les montagnes auxquelles elle s’attaque.

Son livre paru chez Votre Biographie Editions dans un premier temps, début 2018, a ensuite été publié chez Transversales Editions.

, Editer un livre à propos de l’inceste sur l’île de la Réunion

Extraits de l’ouvrage

« Sur ces entrefaites, Maman est arrivée. Elle m’a emmenée consulter un docteur. Un de mes frères m’a portée sur son dos. J’ai servi au médecin le mensonge que j’avais utilisé avec monsieur Maillot… mais lui ne s’est pas laissé tromper. Il a constaté les faits de viol et il a appelé la police. J’ai persisté à mentir devant la femme policière qui m’a interrogée. Elle m’a rassurée, m’a garanti que je serais soignée et que je n’aurais plus rien à redouter… Alors, enfin, j’ai avoué que mon frère me violait. Je l’ai dénoncé. J’avais six ans. Mon frère a été arrêté. Il a été emprisonné pendant six mois, puis, il a été pris en charge par l’APECA, une sorte de maison de redressement située à la Plaine des Cafres. »

« Si j’ai voulu raconter ma vie, c’est parce qu’elle a été marquée par l’inceste dont j’ai été victime, enfant. J’ai voulu me prouver que j’avais le courage de dévoiler la vérité, ma vérité, sans fard, ni bémol. Hier, j’étais dans le silence, cachée. Aujourd’hui, je veux baigner en pleine lumière, à visage découvert. »

« Un jour, Maman m’avait lancé : « tu guériras notre famille. » Je voudrais qu’elle ait eu raison, elle qui a toujours nié ce qui m’était arrivé. J’aimerais que ce livre crée une prise de conscience chez mes frères et sœurs. Je souhaite non pas leur donner une leçon, mais ouvrir des portes pour leur permettre d’arrêter de se voiler la face devant un sujet qui jusqu’alors est demeuré tabou entre nous. Je désirerais que nous puissions nous retrouver, débarrassés de ce mensonge, de ce non-dit qui plane telle une ombre noire sur nos relations.