Les seniors partagent des anecdotes et des expériences pour favoriser le lien entre les générations
« Chaque vie est un roman », notre slogan depuis ces vingt années d’activité signifie tout d’abord que le récit de vie de nos grands-parents ou arrière-grands-parents peut se lire à la manière d’un roman. Pourquoi ? simplement parce que ce qu’ils nous racontent semble avoir été vécu à des années-lumière de notre vie actuelle. Les années quarante, cinquante ou même soixante représentent des moments de vie tellement exotiques, tellement lointains de notre vie dans les années 2020. Le moindre fait, la moindre expérience vécue dans ces années-là par les seniors peut revêtir un intérêt très particulier pour les jeunes générations.
Après tout, nous avons bien édité récemment la vie d’une dame qui n’était jamais sortie de son village ! Rien que la narration de son emploi du temps dans sa ferme au cours des années cinquante recelait beaucoup d’intérêt pour ses enfants et petits-enfants. D’ailleurs, nous nous sommes rendu compte que les souvenirs à la ferme constituent les meilleurs récits, des textes riches et foisonnants d’anecdotes créant un lien particulièrement fort entre les générations.
Les parents et grands-parents transmettent leur quotidien aux jeunes et moins jeunes
Pour favoriser le lien intergénérationnel, on peut prendre le parti pris de raconter heure par heure le quotidien du narrateur à un instant précis du passé, par exemple, raconter dans le détail, toutes les actions du quotidien à l’école du village dans les années 30. « Tous les jours, avant de commencer les cours, nous avions droit à la leçon de morale : laisser la place, être poli ou encore galant, des valeurs incontournables de mon époque. Il fallait que l’on dise bonjour à chaque personne rencontrée dans la rue, sinon cette personne s’en plaignait à l’instituteur et on copiait des verbes à tous les temps en guise de punition. La mixité n’était pas encore de mise alors les filles et les garçons étaient séparés même dans la cour, quand nous jouions aux billes ou au ballon (que l’on n’appelait pas encore football). Nous écrivions avec des plumes et chaque enfant savait former les déliés et les rondes qu’imposait la calligraphie de l’époque, mais attention : on se servait uniquement de la main droite, il était formellement interdit d’écrire avec la main gauche. Nous prenions des coups de règle dans la paume de la main quand notre comportement laissait à désirer et on ne s’en plaignait pas, sinon on prenait le double en revenant à la maison. ». C’est de cette manière, en racontant précisément les faits et gestes du quotidien, que le narrateur sera sûr de pouvoir intéresser ses lecteurs.
Les seniors s'aident d'une mise en page dynamique pour favoriser la transmission
Cette aide des photos permet aussi de donner une autre perspective à la progéniture du héros du livre. Rien ne vaut en effet un paragraphe décrivant un passage de leur vie inséré au-dessus d’une photo illustrant ce moment. Les meilleurs maquettes de livre sont celles dans lesquelles les photos viennent appuyer une description écrite. Les livres, dans lesquelles les photos sont contextuelles, sont nettement plus dynamiques et vivant que ceux n’offrant que de simples cahiers photos. Mais ces visuels sont parfois en mauvais état et il est assez rare de pouvoir les imprimer en grand format, de leur accorder une belle place dans l’ouvrage.
Autre manière de rendre le récit plus dynamique et donc de s’adresser plus facilement aux jeunes générations : la multiplication des chapitres. Il faut en effet se rendre compte de la difficulté des jeunes à lire plusieurs pages de suite. Certains d’entre eux ne lisent quasiment jamais. C’est pourquoi une division du manuscrit en de nombreux petits chapitres peut être plus incitatif pour eux. Ils auront ainsi la possibilité d’ouvrir le livre à n’importe quelle page pour piocher un ou deux chapitres parcourant chacun trois ou quatre pages au maximum.