La boulangerie : premier thème métier de nos biographies !
Partager l’amour du produit
Parmi ces titres à succès, l’ouvrage dédié à Francis Holder, créateur des Boulangeries Paul, écrit en 2004, n’a jamais cessé de se vendre. Francis Holder n’avait que 16 ans lorsque son père mourut dans ses bras dans le fournil. Le jeune homme n’a d’autre choix que de reprendre le flambeau. Il abandonne ses études et, en compagnie de sa mère et du vieil employé de son père, il tente de maintenir l’affaire à flots.
A l’origine de ce projet de livre, Francis Holder voulait raconter son histoire pour ressouder les siens, ses fils en particulier, autour d’une profession qu’il vénère. Il s’agissait de leur faire partager son amour du produit, de leur faire ressentir la puissance de cet artisanat. Et de leur montrer à quel point il a employé sa force de travail. Mission réussie ! Malgré des tensions, parfois sévères, les trois enfants Holder ont aujourd’hui rejoint l’entreprise familiale.
Des livres édités pour la famille ou publiés
Autre style, autre époque, Claude Esnault, né en 1945 : « J’adorais le pain, j’aimais fabriquer et maîtriser la pâte, qui est une véritable matière vivante. Entre elle et moi, il y avait lutte. Dès qu’elle me jouait un mauvais tour, je devais rectifier le tir, la retravailler jusqu’à obtenir le résultat voulu », extrait du livre « Pain noir, pain blanc, les mémoires d’un boulanger ».
Un ouvrage que le boulanger a vendu « comme des petits pains » dans sa boulangerie rue de Richelieu, l’une des plus anciennes de Paris. Devant le succès de ses ventes, il a fait éditer une version en anglais. A son grand étonnement, cette version anglaise s’est encore plus vendue ! Les acheteurs sont des touristes en provenance principalement de Chine, des Etats-Unis et du Brésil.
Les boulangers regorgent d'histoires et d'anecdotes
Un univers sensoriel et romanesque
De véritables trublions de la boulangerie
Les boulangers ont souvent fait peu d’études – la plupart se sont arrêtés vers 14 ans – mais ils se révèlent de véritables poètes. Jean Brulfert, par exemple, qui a connu une enfance très chaotique raconte ses débuts dans la laiterie en Picardie. « C’est Blond, le cheval adoré du patron qui tirait la carriole. Tout le long du chemin, clémence s’arrêtait dans les bistrots de chaque village. A mon grand étonnement, elle pissait tout debout, sans enlever sa jupe ! J’étais tellement stupéfait que j’en avais parlé à mon père. » Dans son livre intitulé « Itinéraire d’un gars de la boulange », l’une de nos premières biographies, ce trublion de la boulange, artiste déchaîné des plateaux de télé, nous ravit notamment lorsqu’il s’amuse sur plusieurs pages à comparer le pétrissage du pâton à celui des seins des femmes !