La biographie familiale est à la mode. Pas un jour ne passe sans que les réseaux sociaux FaceBook et Instagram vantent un nouveau procédé d’écriture de récits biographiques, pas une semaine sans que les médias fassent l’article d’une « nouvelle technologie », forcément « moderne » pour écrire sa biographie.
Qui dit « moderne » en 2025 ne peut se concevoir aujourd’hui sans effacement, de l’humain, mais avec intervention de l’intelligence artificielle, IA générative pour les connaisseurs. Par connaisseurs, on entend évidemment les « créateurs de contenu », ceux qui sont montés dans ce nouveau train de l’information partagée, sans en connaître la destination mais gonflés de pseudo-modernité à base de ChatGPT et OpenAI.
L’intelligence artificielle, parée de toutes les vertus et enrobée d’un insondable mystère, semble reléguer l’intelligence naturelle, c’est-à-dire l’intelligence humaine, vivante, que nous qualifions d’intelligence tout court, au rang de phénomène démodé. Mais qu’en est-il exactement ?
Génération de contenu vs Rédaction de biographies
De nombreuses entreprises, attirées par un phénomène synonyme de travail moindre et de profit rapide, proposent désormais à nos aînés de raconter leurs souvenirs à un générateur de biographies, qui va les enregistrer, retranscrire leurs propos en les mettant en forme, et, miracle, en bout de chaîne, leur offrir un livre de souvenirs à offrir à leurs proches. Mais la réalité concrète est toute autre, et surtout glaçante, pour ne pas dire glaciale.
Le biographe qui se renseigne en amont sur l’histoire de son interlocuteur, recherche l’information, se documente sur l’époque où il a vécu, son métier, son environnement géographique pour pouvoir le questionner précisément sur sa vie et engager un dialogue constructif ? Oublié. Pas question de partir sur un chemin de traverse, le client devra se contenter des demandes de données basiques du générateur de biographies.
L’interlocutrice qui met le narrateur en confiance, l’interroge, le relance, lui permet de creuser une anecdote, d’en comprendre les tenants et aboutissants ? Oubliée. Le grand-père qui raconte son service militaire restera dans le cadre du questionnaire préétabli par l’outil alimenté par l’IA.
L’être humain qui investit toute son empathie dans l’écoute du client, participe à l’émergence d’un sentiment de joie ou de tristesse jamais évoquées ? Oublié. La grand-mère qui évoque la difficulté d’élever ses enfants après-guerre devra rester dans le cadre des demandes du questionnaire de personnalité.
L’écrivaine qui compatit à la douleur de sa narratrice, partage son émotion, la console, souvent, la prend dans ses bras, parfois ? Oubliée bien sûr ! La maman, qui raconte pour la première fois comment elle a dû confier cet enfant qu’elle ne pouvait plus élever, restera seule face à l’écran de l’IA.
L’auteur qui rit aux blagues de son client ou partage avec lui un petit ou gros secret qui ne figurera peut-être pas dans le texte final ? Oublié ! Le papa fier de son fils ou de sa dernière peinture devra se contenter de raconter sa vie à l’IA.
Le conseiller qui met en garde son narrateur contre tout excès de langage ou de passion dans son livre ? Oublié, encore et toujours ! Partant des principes que les écrits restent et que les mots blessent parfois plus que les paroles, nos auteurs s’attachent à guider leur vis-à-vis, à les responsabiliser face au devenir de leur livre. Le grand-père qui ne se rend pas vraiment pas compte de la portée de ses écrits ne sera certainement probablement pas prévenu par son interlocuteur informatique.
Tout cela, tous ces moments de vie et d’échanges, nos grands concepteurs de programme d’écriture automatisée de biographies n’en ont cure.
Peu importe que le biographe soit parfois le seul visiteur de la journée de celui qui se raconte. Peu importe que le narrateur veuille exprimer son émotion hors cadre, l’histoire de vie alimenté par l’IA passe par l’information, les faits bruts et tant pis pour le contexte familial, le rapport à l’histoire.
Seul compte « générer des biographies » et passer aux suivantes.
Peu importe que le texte ne reflète pas le style d’expression de la narratrice, et balance au fil des lignes les phrases ampoulées de l’écriture IA, des expressions bourrées d’adjectifs emphatiques, des mots toujours bienveillants, et dans une ambiance mielleuse à souhait.
Peu importe au final que toutes ces biographies se ressemblent, produites par une « formule » reproduite à l’infini.
Seul compte « fabriquer un livre », et vite l’oublier.
Produire par une application numérique vs Créer par une Intelligence Naturelle
Rédiger des biographies ne s’improvise pas, et la tentation est grande pour certains soi-disant biographes de faire appel à l’IA générative, la technologie offrant un gain de temps appréciable à celui qui l’utilise.
Mais dans les faits, l’intelligence artificielle génératrice de biographies est aux antipodes de l’expérience quotidienne de centaines de biographes humains et particulièrement ceux qui collaborent avec Votre Biographe Éditions.
Créer des biographies, ce n’est pas générer du contenu. C’est utiliser notre empathie et notre compréhension, apporter notre aide et mettre en application notre connaissances des rapports humains pour concevoir et raconter l’histoire de vie d’un être humain. Notre choix professionnel, c’est d’aider nos interlocuteurs à écrire leurs mémoires, à faire surgir jour après jour des images dans leur esprit, leur permettre de concevoir leur histoire et choix de vie sous un angle parfois différent. C’est partir d’une information brute et la rendre accessible à tout le monde, dans un style personnel et personnalisé… pas seulement compiler des données dans un temps limité. Notre vocation, c’est d’utiliser nos compétences et notre expérience en vue d’offrir un service de rédaction à la fois professionnel, accessible et adapté à chacun, basé sur les besoins et le projet initial de la personne.
Évidemment, nous vivons avec notre siècle et nous nous approprions les modèles de notre temps pour rédiger des biographies de qualité. La question n’est pas de renier de manière systématique ChatGPT et Open AI. Nous utilisons des applications de traitement de texte ou de synthèse vocale à base d’intelligence artificielle, Google et ses bases de données pour chercher des précisions historiques, mais aussi des outils d’IA avancée facilitant par exemple le travail de classement de données chronologiques, mais en aucun cas des phrases générées par l’IA. La création doit rester l’apanage de l’écrivain. Quelle image donnerait de son art un sculpteur utilisant une imprimante numérique 3D pour reproduire à l’infini les mêmes modèles ? Et que l’on ne nous parle pas d’améliorer une quelconque productivité, nous ne sommes pas dans une course à la ligne et à la page.
Nous créons des histoires de vies qui s’insèrent dans l’Histoire de France et du monde. Nous ne fabriquons pas des produits au contenu impersonnel. Nos narrateurs ne sont pas des usagers ou des « utilisateurs », qui nous abreuvent de données, mais des personnes à part entières qui veulent présentent à leurs proches leurs expériences et expliquer leur personnalité.
Le résultat, ce sont des biographies professionnelles et familiales de qualité, des livres à la ligne éditoriale décidée par les clients et leur biographe, des histoires de vies et des idées de récits construites étape par étape.
On nous rétorque parfois qu’utiliser l’IA pour obtenir sa biographie n’est pas onéreux. Tout est relatif, est surtout, pour quel résultat ? Laisser à la postérité et au monde une histoire banale qui finira dans un carton n’est pas forcément une bonne idée.
Faire écrire sa biographie sans faire appel à l’écriture IA et à OpenAI, mais plutôt à une ou un biographe en chair et en os, aux compétences en écriture reconnues, demeure une affaire de choix et surtout un projet accessible. Demandez à nos écrivains le temps passé sur votre livre, et comparez avec la facturation horaire de la moindre réparation automobile… Le récit de votre existence ne vaut-il pas autant que le remplacement du pot d’échappement de votre voiture ?
Pour être tout à fait juste et cohérent, nul ne nous dit que les prochaines générations d’intelligences artificielles ne développeront pas des capacités d’empathie proches de l’homme et de la femme. Mais à l’heure où nous composons ces lignes – manuellement ! –, force est de constater que le compte n’y est pas.
Alors, place à la relation humaine, place à l’échange… et nous continuerons à vous offrir de beaux livres dont vous serez légitimement fiers !