« Je viens de m’installer il y a trois jours comme biographe, pouvez-vous me conseiller ? Je suis en recherche d’informations pour développer ma propre entreprise.»
« Je suis biographe depuis quelques mois, j’ai écrit un recueil de poèmes au collège, j’aimerais intégrer votre société de rédaction de biographies… »
« Je suis membre de l’Association des Biographes Sociologues, j’aime beaucoup écouter les histoires de ma grand-mère, même si des fois elle radote un peu, on va pas s’mentir ! Vous avez des biographies à me faire rédiger ? »
Ou « j’ai reçu récemment le titre délivré par la formation ‘Devenez écrivain professionnel et vous serez bientôt riche’. J’ai choisi le métier de biographe parce que c’est plus facile que de rédiger des guides touristiques. Je suis très motivée, je suis capable de rédiger toutes sortes de contenus et articles, on m’a appris toutes les techniques, tous les styles de texte en fonction des publics ». « Des biographies ? Évidemment, quelle question ! »
Caricature ? Sarcasme ? Pas du tout ! Plusieurs fois par semaine, Votre Biographie Éditions reçoit ce genre d’appel ou lit ce type de message provenant d’apprentis écrivains.
Sans conteste, il y a de la place pour tout le monde et chacun a le droit de vivre de sa passion, de tenter sa chance dans tous les domaines possibles et imaginables. Mais sérieusement, qui va croire que l’on s’improvise biographe, par la simple délivrance d’un bout de papier après dix heures, dans le meilleur des cas, de formation ? Ou par une intuition soudaine, révélation de la vingtaine ou prise de conscience à l’étape de la quarantaine ? Sur quels critères personnels se base cette affirmation, en fonction de quelle approche technique décide-t-on un jour : « je suis fait pour l’écriture de biographies ! » Certes, mais encore faut-il que l’écriture de biographies soit faite pour vous !
Formations et certifications ne sont pas synonymes de compétences professionnelles
« Écrire votre biographie, c’est tellement facile ! », « confier-moi vos vies ! » (sic), les annonces de ce type pullulent sur Internet depuis quelques années. Les propositions de biographes débutants se multiplient sur les réseaux sociaux type facebook ou LinkedIn, fautes de grammaire dans la présentation incluses. Comme si tout le monde voulait donner du rêve au public en se lançant dans l’écriture de biographies.
Certains historiens de renom en faisaient autrefois leur activité rémunératrice exclusive : narrer la vie de tel personnage ayant façonné le destin d’une nation, après moultes recherches documentaires, constituait l’une des portes d’entrée vers les maisons d’édition et la publication d’un livre. Puis ce fut le tour de journalistes connus, arrondissant leurs fins de mois, ou de psychologues en mal de patients, de raconter par le menu les petits secrets d’artistes majeurs ou de célébrités du moment.
Et la tendance s’est poursuivie. Des passionnés d’écriture et d’histoire en général, se sont lancés dans l’écriture de vies d’inconnus du grand public, et la biographie s’est démocratisée, ce qui n’est pas un mal en soi. En effet, de quel droit telle ou telle profession conserverait-elle jalousement le privilège d’une belle rédaction biographique, et en quel honneur réserverait-on le genre à des personnes ayant connu leur quart d’heure de gloire ?
Le problème, c’est qu’une vaste méprise s’est rapidement installée dans l’esprit de nombreux apprentis biographes, qui ont cru, et malheureusement croient encore, que cette activité requérait peu de diplômes, peu de capacités, peu d’expérience et peu de travail.
Peu de diplômes… cela peut se concevoir. Car, tuons immédiatement le suspens, il n’existe pas actuellement de « brevet de biographe », ou de « certificat d’aptitude à la rédaction de biographie » digne de ce nom. En d’autres termes, reconnus par une autorité universitaire précise ou un ministère français officiel.
Par conséquent, ceux que se targuent de délivrer l’ultime formation dans le secteur sont, au mieux, des indépendants ou des associations proposant un partage d’expérience, le plus souvent quelques vagues conseils pratiques en création de société, et de fumeuses théories sur l’écriture.
Tout ceci gratuitement pour les plus altruistes ; moyennant le versement de quelques centaines d’euros pour les plus honnêtes, pour prix du temps passé et de la transmission de conseils réellement pertinents ; ou carrément en échange de confortables honoraires pour celles et ceux qui en font un business à part entière, au point de ne plus écrire eux-mêmes le moindre livre…
Ces formations sont le plus souvent une aide au parcours administratif qui attend celui qui souhaite si ardemment écrire sa première page. Quant à répondre aux besoins des clients-narrateurs, à accompagner le projet biographique, c’est une autre paire de manches.
Peu de capacités… cela devient plus problématique. En ce sens qu’il suffit, pour certains esprits manipulés par de pseudo-formateurs et surtout de mauvais conseilleurs, de recueillir le témoignage d’une personne, pour ne pas dire d’un pigeon, et de le retranscrire tel quel sur le papier, et de lui présenter quelques pages joliment mises en forme.
Vu comme cela, effectivement, c’est facile. Mais parle-t-on d’une biographie professionnelle ou du grossier verbatim de quelques entrevues menées à la va-vite ? Alors, effectivement, certains ouvrages, se parant du titre de biographie, ne sont que la « reproduction intégrale des propos prononcés par l’interviewé », comme le définit le dictionnaire Larousse. Mais ce n’est absolument pas la conception que nous nous faisons de l’exercice chez Votre Biographie Éditions, du respect que nous devons à nos narratrices et narrateurs, et de la confiance que nous font nos clients, en nous délégant l’écriture de l’histoire des êtres qui leur sont chers.
Peu d’expérience et peu de travail… cela découle évidemment du présupposé précédent, puisque l’enregistreur, et maintenant, l’intelligence artificielle, décharge soi-disant l’apprenti biographe de toute tâche un tantinet complexe. Soi-disant, car offrir au client un récit tout en émotion, correspondant au projet du narrateur, relatant un parcours existentiel ou un moment de vie, n’est pas encore à la portée de l’IA. Les mois à venir nous démentiront peut-être, mais la question de l’écoute, du don de donner vie à un récit, de proposer un travail de création personnalisé, bref d’être un auteur à part entière, est loin d’être tranchée.
Peu de diplôme, peu de capacités, peu d’expérience et peu de travail, vous l’avez compris, cette entrée dans la carrière de biographe est strictement à l’opposé de ce que nous prônons chez Votre Biographie Éditions.
Formations et certifications ne sont pas synonymes de compétences professionnelles
Que les choses soient claires, il n’est pas forcément nécessaire d’avoir écrit pléthore de livres ou un certain nombre d’articles dûment publiés pour embrasser cette nouvelle carrière de biographe débutant. Vous n’avez aucun livre à votre actif ? Ce n’est pas grave, il faut bien commencer par quelque chose !
Vous pouvez vous entraîner en interrogeant des membres de votre famille. En rédigeant leurs mémoires, vous explorerez ce métier et développerez des aptitudes propres, afin d’engranger un début d’embryon d’expérience. Peut-être que cela transformera l’image que vous vous faites de l’entreprise à laquelle vous songez depuis tant de jours ? Vous découvrirez et réaliserez, concrètement, que vos outils ou vos choix initiaux méritent un approfondissement afin de créer la structure qui vous correspond vraiment. Choisir d’utiliser tel logiciel ou de développer telle forme de société peut avoir des conséquences sur votre productivité et l’exercice de votre profession.
Évidemment, si vous avez quelques années de psychologie en cabinet à votre actif ou de journalisme, vous offrant une certaine approche de l’écoute, une maitrise des techniques de bases du processus d’interview pour mener un entretien complet avec tact et correction, ce sera un grand pas en avant vers le rêve biographique. Car cela présuppose que vous savez vous adapter et que vous savez écrire. Et écrire de manière polyvalente, en vous adaptant au style propre à votre interlocuteur, à ses tics de langage, à ses expressions précises, parfois datées ou désuètes, pour donner vie au récit, tout en suscitant l’envie du lecteur de tourner la page… en restant dans le cadre d’un français académique. Vaste défi ! Aucune « formation » ne peut transmettre ce « talent ».
Vous engager dans l’écriture de biographies présuppose aussi que vous ayez lu et que vous lisez encore, beaucoup, énormément. Être un grand lecteur, cela semble évident, mais pas pour tout le monde visiblement. Un excellent « Certificat Voltaire » est-il alors un atout ? Pourquoi pas… À condition qu’il soit véritablement excellent, pas la preuve d’une maîtrise sommaire de la langue française. Une connaissance approfondie de l’Histoire avec un grand H est tout aussi nécessaire, afin de pouvoir dialoguer avec vos narrateurs, contextualiser leurs anecdotes de vie. L’histoire des nations, de France bien sûr, mais aussi d’Italie, d’Espagne, des mouvements politiques à l’œuvre dans ces pays, des syndicats, des arts, tout est utile, si ce n’est indispensable.
Vos connaissances doivent être polyvalentes, en géographie, en économie, en sociologie, philosophie… et pas forcément sanctionnées par un « diplôme ». Curiosité est un maître-mot en biographie, maîtriser de nombreux domaines, s’intéresser aux sciences, aux religions, au monde de l’entreprise et aux outils de communication, aux idées et aux concepts, au passé et à l’actualité, sans oublier le futur, tout est utile pour discuter avec votre vis-à-vis.
Vous devez aller chercher l’information, car le narrateur présuppose que vous comprenez tout ce qu’il vous raconte, que ce soit sa guerre de Malouines, son combat pour l’abrogation de la loi Falloux, sa conception des tuyaux transportant l’eau radioactive de la centrale nucléaire de Creys-Malville, sa théorie personnelle sur l’existence du trou noir Sagittarius au centre de notre galaxie.
L’activité de biographe exige par conséquent une vaste « culture », le mot est lâché. Cela demande du temps, mais cela s’apprend, se cultive. Hélas, d’autres éléments, tout aussi fondamentaux, ne s’apprennent pas. C’est la capacité d’adaptation et l’empathie.
Pas de diplôme de capacité d’adaptation, cela n’existe pas ! Elle peut être naturelle, mais elle se cultive avec les années, l’expérience… Mot tellement galvaudé, mais tellement juste dans le cas du biographe.
Pas de certificat d’empathie non plus, cela n’existe pas ! Elle peut être innée, mais elle se façonne au cours du temps, avec l’âge, la maturité. Comment comprendre et retranscrire l’émotion, la joie et la souffrance de l’autre, sans l’avoir éprouvée soi-même, sans même n’en avoir jamais entendu parler ?
« Mais finalement, où est donc le problème ? » nous direz-vous. « Puisque chacun a le droit de s’installer dans un métier non règlementé ? La sélection, le bouche-à-oreille, stabiliseront la profession et les compétences seront automatiquement valorisées… »
Pas si simple, car cette « multiplication des biographes » non professionnels dévalorise cet art véritable. Conséquence directe, des livres de plus en plus mauvais, osons le terme, et des revenus de plus en plus faibles pour les écrivains qui vivent de cette activité et exercent leur métier avec passion et talent, car soumis à une concurrence pléthorique. Au final, toute une filière en pâtit.
Alors, biographe débutant ou biographe expérimenté, la solution est, comme toujours, entre les mains des clients et passe par leur bonne information. Dans tous les cas, Votre Biographe Éditions continuera à sélectionner des auteurs aux compétences reconnues et vérifiables, au service de vos souvenirs, dans l’intérêt bien compris de cet art, de cette mission et de cette passion qui nous guident : écrire votre biographie, comme nous l’avons déjà fait tout au long de ces plus de mille livres de qualité, autant d’histoires de vies publiées depuis plus de vingt ans.