Le récit d’une aventure économique
Le ralentissement économique, le Covid, les complexités administratives ou les tensions internationales n’y ont rien changé : les Français ont toujours soif d’entreprendre. Les nombreuses créations d’entreprise de ces dernières années en témoignent. Ils sont nombreux, jeunes et moins jeunes, qui désirent libérer leur énergie pour créer de nouvelles richesses. Et participer à l’aventure économique de leur pays.
C’est dans cet esprit que les patrons, petits, ou grands, nous contactent (lire notre article « Pourquoi les entrepreneurs autodidactes aiment éditer leur biographie ? »). Depuis plus de dix-huit ans que nous éditons des récits de vie, nous recevons les demandes d’entrepreneurs qui veulent raconter et expliquer les clés de leur réussite : la faculté d’innover, l’art de s’entourer, l’aptitude à transmettre ses visions, la capacité à gérer les échecs… autant de qualités fondamentales dont ils racontent les secrets.
Plus que le récit d’une aventure, il s’agit pour eux de contribuer à la reconquête d’une opinion publique peu incline à s’intéresser aux entrepreneurs. Alors même que les entreprises sont le moteur de la prospérité du pays.
La transmission d’une expérience unique
Au sein de l’entreprise, en interne, il s’agit de faire partager, sereinement et dans le détail, l’histoire et les valeurs de ce qui constitue le cadre économique de chaque salarié. Plus que quiconque, les entrepreneurs savent à quel point la qualité de ce partage conditionne la réussite de leur transmission aux jeunes générations.
Au-delà du cadre stricto sensu de l’entreprise, les lecteurs sont particulièrement sensibles à ce type d’approche. Car l’image de l’entrepreneur a été si longtemps restée désincarnée, voire déshumanisée en France. D’où l’intérêt de faire connaître son parcours qui a consisté à se battre pour développer une entreprise et préserver ainsi l’emploi dans une région.
La plupart des créateurs d’entreprise dont nous avons édité les livres ont su créer, développer et pérenniser leur activité. Curieusement, si leur parcours est unique, il s’apparente à celui de n’importe quel entrepreneur d’aujourd’hui. Tous ont rencontré des difficultés, commis des erreurs et su saisir des opportunités. Tous ont ressenti les angoisses du décideur, la solitude du stratège ou l’euphorie du succès. Les lecteurs, au premier rang desquels on retrouve leurs salariés, leurs proches et leur famille apprécient particulièrement la franchise avec laquelle ces chefs d’entreprises relatent leurs difficultés.
Comment organiser la structure éditoriale du livre
La première étape consiste à définir les orientations du livre et à organiser les ressources éditoriales existantes de manière à optimiser le temps des interviews. Cette étape est réalisée en collaboration avec la direction de la communication.
Des sessions d’interviews sont ensuite menées par l’auteur auprès de l’entrepreneur. Cinq heures effectives d’entretien peuvent être suffisantes.
Un complément d’informations est effectué auprès de l’entourage (collaborateurs, amis, concurrents…) dans le but de mettre en perspective le portrait de l’entrepreneur et d’en enrichir les contours.
Un dernier complément d’information s’effectue via une recherche documentaire classique sur l’entreprise. Ces étapes se dérouleront au rythme de la vie de l’entreprise et des disponibilités de chacun. Elles ne durent pas souvent plus de quatre mois. Droit de regard : L’entrepreneur (ou la direction de la communication) a naturellement un droit de regard sur le texte au fur et à mesure de la réalisation de l’ouvrage.
Il s’agit ensuite d’appliquer une sorte de plan type.
Une première partie sur les germes d’entrepreneur se révèle toujours très intéressante. Les entrepreneurs sont-ils des gens comme les autres ? Faut-il des prédispositions naturelles ? des contextes particuliers ? Avoir fait ou non des études ? etc. Cette partie revient sur le parcours de l’homme avant la création de sa société. Il s’agit de montrer comment des facteurs (historiques, sociologiques…) conditionnent la volonté d’entreprendre. Exemples : Les modèles dans la famille, les expériences professionnelles préalables, la scolarité, les rêves et les convictions, les pratiques sportives, le goût du risque…
Une seconde partie se consacre à l’art d’anticiper et de connaître le marché. Sur le plan chronologique, cette partie traite la naissance de l’idée, le lancement et le développement de l’affaire. Il s’agit de montrer en quoi la personnalité de l’entrepreneur lui a permis de créer et de développer une affaire. Exemples : sentir l’air du temps, comprendre les besoins du marché, la chasse aux bonnes idées, créativité et imagination…
Une troisième partie, assez classique traitera de l’art de s’entourer. C’est la partie la plus axée management et gestion des ressources humaines. L’entourage (réseaux de relation, amis, famille, investisseurs…) se révèle crucial à toutes les étapes du développement de la société.
Il s’agit de montrer comment la réussite de l’entrepreneur dépend de sa capacité à savoir s’entourer. Par exemple, comment choisir son équipe, convaincre les investisseurs, les réseaux de relations, maîtriser ou déléguer ? Gérer les rapports aux fournisseurs, le contrôle et l’autorité.
Enfin une dernière partie aux accents cent pour cent management aborde la gestion des succès et des échecs. Les mauvais choix en période de croissance sont souvent plus graves que ceux effectués lorsque rien ne marche. Il s’agit de montrer pourquoi, une fois leur société bien rôdée, des chefs d’entreprise réussissent là où d’autres échouent. Par exemple, la patience au décollage, la gestion de la taille et du temps, l’internationalisation, le changement de cap, la diversification, l’emballement de l’activité, la maîtrise du capital.