Décider de raconter son histoire
Les sagas familiales ne sont pas aussi rares qu’on le croit en France. Trop peu de familles décident de se dévoiler au grand jour, de délivrer leurs aventures économiques. « Vivons heureux, vivons cachés ! » ou encore « Le bruit ne fait pas de bien et le bien ne fait pas de bruit ! ». Elles préfèrent rester discrètes sur leur réussite tant elles craignent d’attiser l’envie et la jalousie. La réussite entrepreneuriale et la richesse qui en découle parfois demeurent suspectes, jugées mal acquises et construites sur le dos des pauvres.
Régulièrement, chaque année, quelques-unes décident de franchir le pas et nous contactent pour que l’un de nos écrivains les rencontre et écrivent leur parcours. Leur première motivation ne consiste sûrement pas à s’adresser au public mais à leurs proches, à tous ceux ayant vécu de près ou de loin leur parcours économique : des cousins, des fournisseurs, des amis, des clients… Cette histoire bientôt matérialisée dans un livre sera partagée à tous les niveaux.
La mémoire de l'entreprise: la genèse du produit
S'imprégner des gestes ancestraux
Ecrire les succès comme les échecs
Se servir de son livre comme d'un outil de communication
En interne
A l'extérieur de l'entreprise
Pour les fournisseurs, les clients, les politiques et tous ceux ayant un lien plus ou moins direct avec l’entreprise de la famille. Pour les créateurs, cette écriture est aussi l’occasion de régler quelques comptes avec les générations suivantes, de préciser les rôles de chacun notamment en remettant à leurs places les assoiffés de pouvoir. C’est pourquoi le « héros » du livre ne doit pas avoir peur de créer ou accélérer des conflits avec les siens avec son édition auto-biographique. « Certaines vérités sont plus faciles à dire en les écrivant, il est ainsi possible de mieux les expliquer », se souvient Francis Holder.
Edité une première fois à quelques centaines d’exemplaires et distribué par les oncles, les tantes, les cousins, le texte biographique de la saga économique et familial pourra rencontrer une seconde vie avec une publication nationale. Sans pour autant toucher le public, il sera apprécié dans les écoles de management, de commerce mais aussi les centres d’apprentissage en rapport avec les métiers de l’entreprise. Les entrepreneurs familiaux, souvent autodidactes ou peu diplômés, ressentent beaucoup de fierté en participant à cette diffusion de leur livre dans les écoles. Pour eux, il s’agir d’une véritable consécration. Non pas d’une revanche car ils ont souvent trop d’humilité pour cela. Au contraire, plus ils avancent en âge, plus ils apprécient de transmettre leur histoire aux plus jeunes. Aujourd’hui plus détachés et parce qu’ils sont en passe de léguer leur affaire, ils se sentent plus utiles dans ce genre de mission.